mercredi 31 août 2011

Mercredi 31 Aout


Réveil plus que matinal à 6h00 à cause d'un infirmier qui venait faire une prise de sang à ma voisine.
Il s'est raté trois fois, et a réussi une quatrième en tentant 20 minutes plus tard. Grâce à mes boules Quies je n'avais rien entendu, mais malheureusement il avait allumé la lumière générale et non celle propre à chaque patient. F*** !

Je suis ensuite réveillée en sursaut vers 07h30 pour la toilette. J'ai eu droit à une petite réflexion comme quoi, si je me couchais à 02h00 du matin s'était normal que je sois fatiguée. Les yeux encore tout collés, j'avais pas bien compris le sens de sa phrase. Je m'étais endormie vers 23h15 la veille.

Je lui ai alors demandé pourquoi elle pensait que je m'étais couchée tard, et elle m'a répondu que c'était l'infirmier de nuit qui lui avait dit. Une fois de plus, no comment. Je n'avais pas l'envie ni la force de me justifier, mais je dirai personnellement à Sylvain, l'infirmier de nuit, de ne pas divulguer de fausses informations qui n'ont en plus aucun intérêt. 

J'ai appris par la suite par ma colocataire Annie, qu'en fait Nadège, une jeune fille de mon âge, s'était couchée à 02h30 du matin.. Je comprends mieux l'amalgame.

10h00: Kiné
Joana donne des instructions de travail à Jessica pour la rééducation. Elle a beaucoup plus d'assurance que la veille et me pose des questions très pertinentes pour pouvoir avancer ensemble.
Elle apprend à manipuler mes jambes, et elle le fait plutôt bien. 
Elle voudrait présenter mon cas pour soutenir son mémoire, très flattée, j'accepte. Dommage pour elle qu'elle ne connaisse pas encore le montant de mes royal tease.


En rentrant de la kiné, il y avait un paquet sur mon lit. Encore un cadeau?
Merci beaucoup à Sarah G. qui même sans trop me connaître, m'a fait parvenir un bouquet de bonbons pour mon anniversaire. Ce genre de petite attention fait toujours très chaud au coeur. Je suis définitivement très bien entourée. Merci Sarah!


En début d'après midi, les aides soignantes m'ont sorti d'un coma profond, pour me diriger vers la muscu.
Quelques séries d'élastique puis de poids, et les 45 minutes se sont vite écoulées.
Max me ramène à ma chambre.
Changement de tenue, et j'ai filé en balnéo.

Une fois dans l'eau, Aïda a décidé de me torturer. Elle a tenté tant bien que mal de faire céder mon genou, mais rien. Elle s'est ensuite positionnée différemment et a insisté plus fort. J'ai senti une sorte de petite bulle éclater sous ma rotule, et un millimètre de plus de gagné. La douleur était très intense. Je commence à être fatiguée de ne pas plier mon genou, et agacée par la souffrance qu'il m'inflige.
A priori, mes muscles se seraient comme figés sur mes os, et le fait de redemander la flexion entrainerait leur décollement. Il va donc falloir faire attention à ne vraiment pas vouloir aller trop vite, sinon je vais avoir des problèmes d'inflammation. 

Puis vers 16h30, Laura et Marie sont venues me rendre une visite. Elles sont entrées dans ma chambre en fanfare et en chantant "Joyeux anniversaiiiiire, en retaaaaard" avec pleins de petits gâteaux ornés d'une bougie.



J'étais trop contente de les voir. Marie avait pris sa guitare, nous avons donc commencé à chanter (faux) des chansons, à tue tête dans la chambre.

Je me suis ensuite dit que ce serait certainement plus agréable d'aller chanter (toujours aussi faux) dans le parc. En moins de deux, l'aide soignante m'avait transférée dans mon fauteuil et Laura avait joué le rôle de brancardier.

Merci les copines, j'ai vraiment passé un bon moment avec vous. À refaire sans faute!



Mon nounours est arrivé en soirée avec 1kg de raisin frais. Le meilleure raisin du monde! Non comparable avec un raisin de primeur. L'aspect, la couleur et le taux de sucre font toute la différence. Ce raisin a du gout! Vivement les vendanges, que je puisse bénéficier de jus de raisin tout juste pressé.

Grosse pensée pour mon cher et tendre qui a failli me voler du centre pour me ramener chez nous. 
"La maison est vide sans toi" Ses mots m'ont fait mal, mais je n'ai pas voulu lui montrer ma peine pour ne pas appuyer sur la plaie. J'ai le sentiment de manquer à mon devoir de future Femme. Je suis désolée mon ange, je fais tout pour rentrer vite... attend moi...

Et au fait, que pensez vous de BISCOTTE pour mon petit chien? On s'en fou de la lettre finalement. On l'appellera G-Biscotte sur ses papiers... Ca fait un peu rapeur.
(ps: Arrêtez de dire Giscotte s'il vous plait, vous auriez jamais appelé votre propre chien comme ça. Ça veut rien dire et c'est moche ;)

mardi 30 août 2011

Mardi 30 Aout

J'ai été réveillée ce matin par une Aide soignante vers 7h30 pour commencer la toilette. J'étais d'humeur grognon. Le genre de matin où on a pas envie de se lever, ni de parler (petite pensée pour ma soeur).
J'avais du mal à avoir la pêche. Mon sourire était faussement plissé quand il fallait être agréable.

Mes yeux étaient de régulièrement pleins d'eau. Rien en particulier, ce doit être normal, même dans la vie quotidienne, il y a des jours avec et des jours sans. Manifestement, il s'agissait d'un jour sans.

L'infirmier est venu dans ma chambre avant la kiné pour me dealer de la drogue. De toutes les manières j'ai  pas d'argent. Je refuse catégoriquement de prendre de la morphine.
Tant pis je souffrirai un peu plus en kiné... mais les nausées de la veille m'ont radicalement calmée sur la prise de médocs.

10h00: Kiné 
Joana me confie à Jessica, une des trois stagiaire. Timide elle n'insiste pas sur mes articulations, je la laisse doucement prendre ses marques.
Les kinés font les pitres pour me faire rire, je crois que Bertrand à compris que le moral n'était pas au beau fixe, derrière mon sourire crispé, il m'a donc lancé quelques sourires, dans le but de déclencher le mien. Et ça à marché.

A gauche Aïda, et à droite Bertrand

                                          

Joana est vraiment super, elle anticipe toujours mes besoins et est intuitive. Elle sait toujours exactement quoi faire avec mes jambes, elle met toujours le bon degré de flexion sur le Kinetec, et au bon moment. Elle a vraiment un don pour ce métier. 
C'est une fille que j'apprécie beaucoup. Je lui ai proposé de l'emmener monter à cheval quand j'irai mieux. Je ne m'attendais pas à ce quelle soit autant ravie de ma proposition. Promis Joana, je tiendrai ma parole.



Une fois dans ma chambre, je tombais de fatigue. J'ai à peine grignoté le repas (boeuf / carottes), et j'ai plongé dans le sommeil. A 14h45, une Aide soignante est venue me réveiller, c'était l'heure de la balnéo. Pour aller à la piscine d'accord, mais j'avais des petits yeux...

Franck (le brancardier piscine) accepte de prendre quelques photos lors de la mise à l'eau de Willy. Vous allez pouvoir juger par vous même de la périlleuse manoeuvre. 

                                         
                                         

Une fois dans l'eau, Aïda m'a laissé faire les exercices que je préférais, je me suis bien sûr sans le savoir, lancée dans des exercices plus ou moins déconseillés pour moi. Dommage, j'aurai bien aimé avancer dans le programme, mais comme je suis une fille bien formatée, j'ai respecté les règles.

Dans le grand bassin, en position verticale, j'ai reproduis péniblement le mouvement de la marche. Bien pour la jambe droite, et toujours aussi nul pour la gauche. J'ai essayé de forcer un peu sur ma flexion à gauche, pour gratter quelques millimètres. J'ai fait face à un refus catégorique de mon genou qui venait de s'exprimer par un claquement sourd. Aïe.
  
Aïda, m'a massé un instant avec un jet aquatique, les cuisses puis les pieds. Ce jet puissant m'a fait des chatouilles, Aïda m'a dit qu'il fallait bien insister sur la plante des pieds, pour reconstituer la pression du sol. Car au lieu d'avoir le dessous des pieds plats, à force de ne plus marcher, ils sont tout bombés, comme les pieds d'un nourrisson.

                              

J'ai ensuite repris seule des exercices avec des gestes plus raisonnables. Accrochée à la barre, le regard plongé dans la mosaïque de la piscine, je me suis sentie seule. Tellement seule.
Et si je lachais cette barre, et si je laissais partir ma frite? Aurais-je coulé? L'eau de cette piscine chauffée était tellement agréable, j'avais envie d'immortaliser cet instant.

Petite pensée pour Jacques Mayol qui à la fin du Grand Bleu, (désolé pour l'intrigue) décide à 110m de profondeur, de rejoindre le dauphin vers les profondeurs.
J'ai compris aujourd'hui que ce sentiment existait vraiment. Avoir envie de ne faire plus qu'un avec l'eau.
Mon enveloppe corporelle était trop douloureuse, trop inadaptée et vraiment trop encombrante.
Je n'ai pas pleuré, mais c'était moins une.

Petite douche à la sortie de l'eau. Le matelas pneumatique dans lequel une aide soignante voulait me laver, me dégoutait au plus haut point. J'ai constaté qu'il y avait plusieurs cheveux et quelques poils qui étaient restés coincés depuis la dernière utilisation. Ce matelas avait des rustines partout... je ne l'avais encore jamais vu. De toute évidence, ces éléments pileux ne m'appartenaient pas.
J'ai du faire abstraction de ces détails et j'ai pris sur moi. Je ne voulais pas faire d'histoire, mais j'étais sacrément mal à l'aise.

En soirée le médecin est passé avec l'infirmière. Ils ont pris de mes nouvelles concernant les avancées de mes flexions. Puis, il m'a annoncé que le germe de mon infection urinaire était résistant. J'espère qu'il va pas trop s'installer tout de même.

Le soir, l'infirmier de nuit m'a fait rire. Il s'est mis des gants bleus épais pour prendre mon pot de pipi. Je savais pas que mon germe était radioactif. Je lui ai fais donc la remarque, et il m'a répondu qu'il y avait une pancarte sur la porte d'entrée, disant que la chambre était une zone de bactéries, et qu'il fallait porter des gants spéciaux à mon contact.
Je trouve que c'est amusant, après avoir été une bête de foire, je suis une pestiférée.

                                                 

Ce soir au moment de me coucher, j'ai feuilleté le Cheval Magasine offert la veille par Aurélien, et voilà sur quoi je suis tombée. Ça se passe de commentaire.



lundi 29 août 2011

Lundi 29 Aout "Comme un poisson dans l'eau"

Ce matin, le médecin a décidé que je prendrai de la morphine avant d'aller en rééducation. Selon ses dires, il va falloir commencer à essayer d'aller plus loin. J'étais tout à fait d'accord avec lui sur le principe, mais pas trop en compagnie de ce cher et tendre analgésique.

La fois dernière à l'hopital, après avoir pris une capsule d'Actiskenan 10mg, j'avais eu des nausées et des tremblements toute la journée. Pour le repas du soir, Omelette et riz.
Une heure plus tard, Jean Philippe était entré dans ma chambre et s'était empressé de venir m'assister pendant que je vomissais. Il existe plus glamour quand même... (Glamour pas mal comme nom de chien?!). De toute les manières, il faut le savoir, l'hôpital c'est un tue l'amour.

Il y a trois nouveaux stagiaires kinés à torturer. Parfait, allons à la découverte de ces nouveaux visages.
Bertrand remplace Nathalie, et avec Johanna ils ont commencé par un gentil massage de décontraction musculaire.

Ce nouveau kiné vient de région parisienne, je le chambre donc sur ses origines suspectes.
Les degrés de flexion sont un peu mieux que vendredi. Mais j'aimerai que ce soit plus, ma devise pour ceux qui ne le savent pas encore: "Plus toujours plus".

La morphine a commencé ensuite à faire effet. Je me sentais plus ou moins présente, ma nuque ne se tenait plus et mes yeux peinaient à rester ouvert.
En revanche, aucune action pour calmer la douleur de mes genoux... Les quelques centimètres grattés, je les ai eu avec la sueur de mon front. Pour le coup c'est sur! On ne m'y reprendra plus.
Quand Johanna m'a remontée dans la chambre, j'ai commencé à me sentir vraiment nauséeuse.

A l'heure du déjeuner, je grignote (Pas mal pour un nom de chien?!) un peu. Je sens que les effets non désirables de la drogue entrent définitivement en action. À ce moment là je sais que je vais trembler comme une feuille et avoir envie de vomir toute la journée.... Vivement la maternité.

A 14h15: Muscu
Anne Sophie ma prof de Muscu m'a fait faire des nouveaux exercices pour remettre doucement en mouvements mes petits bras tout frêles.
Contrairement à la dernière fois, je suis seule dans la salle. C'est triste. Les copains ne commencent qu'à 15h00, et moi je finie à 15h00... Tant pis. Pour une fois que je croisais des jeunes qui avaient l'air sympa, on aurait pourtant bien rigolé.

En sortant de la salle de sport, changement de tenue, et direction la Balnéo. J'ai de plus en plus envie de vomir, mais j'insiste pas trop là dessus car je ne veux surtout pas rater la piscine.
Ils m'ont mis à l'eau comme on pourrait mettre à l'eau un bateau. Tout à l'heure je me sentais plutôt dans la peau d'une otarie qu'on mettrait à l'eau à Marineland.

Effectivement, j'étais plus agile dans l'eau que sur terre. Je crois bien que de tous les moments que j'ai vécu jusqu'à présent, celui ci fait parti des meilleurs.

L'eau était à température ambiante et sentait le chlore à plein nez. Mon premier réflexe a été de mettre  en contact cette eau cristalline avec mon visage.

D'un naturel sur excitée voir hyper actif lors de mes séances de kiné, je suis cette fois ci, à mon grand étonnement, restée calme et apaisée. Je m'y sentais bien. Je ressentais mon corps libre et léger. Mes jambes allaient à peu près ou je voulais. Ambiance "Le Grand Bleu" avec la musique qui va bien et tout. Aujourd'hui j'ai franchi un cap.

Je flottais en planche posée sur les bras d'Aïda (Une kiné Catalane) qui me guidaient vers un lit immergé. Nous avons validé ensemble les gestes que peuvent accomplir mes jambes et mon bassin. Puis, elle a hésité à me mettre en position verticale car je n'avais pas assez été préparée d'après elle. Je risquais d'avoir des vertiges... Même pas peur! Après les nausées, les vertiges j'en fais qu'une bouchée. J'ai donc un peu insisté.

Accrochée à une rampe murale comme une danseuse avec sa barre, je savoure ce moment de pure bonheur où mon corps venait de reprendre sa position naturelle. Je vais avoir du mal à vous le décrire.

Je n'ai pas eu de vertige, mais en revanche, j'ai titubé quand mes pieds ont touché le sol. Comme un enfant qui apprend à se tenir debout pour la première fois.

La densité de l'eau ralentissait mes mouvements, et du coup je prenais le temps de faire les gestes. Après quelques exercices d'extension, je me lance avec une frite dans le dos (comme sur la photo ci dessous).


Aïda, a ensuite passé une planche en mousse sous mes fesses pour que je sois en position assise. Très bien pour la jambe droite, plutôt moyen pour la gauche. Elle restait en avant toute raide avec une légère flexion marquée par mon genou.

Mes jambes simulent exagérément les mouvements de la marche, on dirait que je pédale. Je plie plutôt bien à droite, mais mon vilain petit canard de gauche traine des pieds, et c'est le cas de le dire.
Je me sentais bien et décontractée, sans quasiment aucune douleur. J'avais réussi un temps à faire abstraction des nausées.

J 'évitais au maximum de regarder la grosse horloge accrochée au dessus de la piscine, car le temps s'écoulait bien trop rapidement à mon gout.

A la fin de la séance Aïda me fait part de ses impressions. Elle pense que d'ici deux semaines, mes progrès vont aller vite. J'espère qu'elle a raison.

Elle m'a ensuite replacée sur la table d'élévation pour me sortir de l'eau, j'avais envie de pleurer comme un gros bébé à qui on vole sa sucette. À peine franchie la ligne de flottaison, j'ai eu le sentiment de peser une tonne. Je me sentais mal à l'aise dans ce méchant atmosphère qui m'imposait sa gravité.
Depuis, je ne pense plus qu'à une chose... y retourner demain!

Les aides soignantes font le transfert dans le lit de ma chambre et je leur confirme que mes nausées sont bien toujours présentes.
La piscine m'a beaucoup fatiguée, je pense un instant à me reposer...

Aurélien (que j'ai rencontré en Muscu Vendredi) est entré dans ma chambre. Au début j'ai halluciné, je ne m'attendais pas à le voir ici.

Gentiment il m'a tendu un paquet en me disant que c'était pour mon anniversaire. Un peu déboussolée, je n'ai pas su trop quoi lui répondre, je suis restée bouche bée. J'ai été très touchée, d'autant plus qu'il m'a offert le Cheval Mag de Septembre que je n'avais pas encore... Très bon choix.

Mince, maintenant que j'y repense, je me souviens qu'en salle de muscu je m'étais plains, pour rigoler, qu'ils ne m'avaient pas fait de cadeau pour mes 25 ans.

Il avait du me prendre au mot et, certainement amusé de voir une pipelette amochée, il avait voulu me faire plaisir. Je ne l'avais connu que quelques courte minutes.

Ce geste me fait prendre conscience de la solidarité qu'il y a dans ce centre. Ce n'est pas une compétition, nous sommes tous main dans la main à se motiver jusqu'à la ligne d'arrivée.

Avant de partir, il m'a dit qu'il m'admirait pour les huit semaines que j'avais passées alité... et que lui en avait eu que quatre et qu'il avait eu beaucoup de mal à les supporter.
J'ai presque cru qu'il allait dire: Moi, à ta place, j'aurai pas pu! Mais non, ouf, il ne l'a pas dit.
Oui parce que moi non plus j'aurai pas pu!!!

Mon plateau repas arrive à l'instant. Au menu, Omelette et riz... Ca ne vous rappelle rien?

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dimanche 28 août 2011

Samedi 27 Aout

Papa, Papinou et Maminou sont arrivés en début d'après midi, suivis de Maman, Paul, Papi et Mamie, puis Sophie, Alex et Calvaire (Sophie).
Ils sont venus en masse fêter mon anniversaire! Et oui 25 ans, il parait que ce se fête! (private)
Des bonbons, des fruits, des gateaux, des vêtements...
J'ai été très gâtée!

Papi et Mamie m'ont offert une superbe veste kaki, avec un col en poil de Renard. Très sympa pour cet hiver! Ainsi que deux tunisiens qui vont rapidement être portés.

Maminou m'a apporté un paquet de la part de ma Marraine. Elle n'avait pas oublié sa promesse!
J'ai bel et bien reçu une Ice Watch Rose fluo, assortie à la coque de mon iphone! Je suis aux anges, je la porte jour et nuit! Enfin un peu de couleur à mon poignet!


Papa, Maman, Papinou et Maminou m'offrent un cadeau très spécial... Je le recevrai quand je rentrerai vivre chez moi, car avant cette date il ne pourra pas me servir. Et je ne veux surtout pas qu'il devienne une caisse à outil ambulante!

J'ai hâte de l'avoir!!! Kymi va être bien pratique à Baravéou pour se déplacer et pour le travail lié aux chevaux.

Cette journée familiale à été très agréable et ressourçante.
Un grand merci à tout le monde!

ps: Pour le plaisir et en mode Private joke (parce que ma journée a été illuminée...)

Aussi longtemps que l'homme aime une femme, fût-ce la moindre d'entre elles, il est réduit en esclavage, comme le jeune veau qui tète sa mère.
Dhammapada

Vendredi 26 Aout "Birth Day!"

Je n'avais quasiment pas dormi de la nuit. Ma cystite était plus intense que les jours passés. J'avais le bas du ventre compressé dans un étau.
Vers 7h00, l'Aide soignant de nuit après lui avoir dit que c'était mon anniversaire, se décide enfin à commencer le traitement antibiotique contre le germe identifié la veille.
J'étais fatiguée, épuisée par la douleur et par le manque de sommeil.

10h00: kiné
Les filles commencent les exercices habituels de flexion.
Quelque chose ne va pas, je n'arrive à rien. Les douleurs sont décuplées et forcent sur l'arrière de mon bassin. J'avais mal, trop mal. Et la douleur de ma vessie n'arrangeait rien.
Mes kinés, constatant les traits tirés sur mon visage, ont adapté la séance. Nathalie commence à me masser les jambes. Ca va mieux, mais ce n'est pas encore la grande forme.
À la reprise des exercices de flexions, j'ai craqué. Je ne voulais pas en arriver là, mais je leur ai demandé si on pouvait s'arrêter. Elles ont bien sur coopéré, le but n'est quand même pas de me torturer.
Je suis remontée dans ma chambre après une heure et non deux de rééducation. Je m'en veux d'avoir été faible, néanmoins j'avais promis à mon corps d'avoir la volonté de lui donner la force, et non la force de le faire plier sous la contrainte.

J'avais de toute évidence voulu aller trop loin la veille. Je dois admettre que mes progrès ne seront pas exponentiels et que bruler les étapes renvoie immédiatement à la case départ sans toucher les 20 000€. On ne m'y reprendra plus, à défaut de tricher au Monopolis, je vais devoir jouer la stratégie, avant de me retrouver en prison.

Nathalie ne sera pas de la partie lundi, c'est son dernier jour de stage. Bon vent jolie blonde!
Mine de rien, on s'attache beaucoup aux personnes qui nous font progresser et qui s'investissent pour nous. Pas évident de ne pas se rapprocher, les sentiments sont décuplés quand on se sent dépendant.

Les aides soignantes sont passées les unes après les autres pour me souhaiter mon anniversaire. J'étais très touchée par leur mobilisation.
Ma voisine de chambre, attentionnée, m'a offert un bouquet de fleurs du jardin. Son intention était mignonne, j'ai beaucoup apprécié.

14h30: Muscu (lundi, mercredi, vendredi)
Max (le brancardier) m'a emmener en salle de muscu. J'ai hate de savoir ce qu'ils ont prévu pour moi pendant ces 45 minutes.
Ce sera pendant quelques semaines un travail sur la reconstruction des muscles de la partie supérieure (Pectoraux, épaules, bras, et même les mains!).
Les exercices paraissent assez simple dans la théorie et assez adaptés à mes lacunes musculaires.
Toutes les performances sont notées, sur un tableau ardoise affiché en grand dans la pièce. Nous pouvons de ce fait, programmer les exercices et augmenter les difficultés de jour en jour.

À mon retour, petite douche dans le lit gonflable avant que mon Jean Phi arrive.

Je lui envoie un message pour qu'il prenne un Mc Do afin de fêter ensemble mon anni devant un bon repas.
Quand il est arrivé, il m'a dit que les chiens étaient dans la voiture, et que l'infirmier était d'accord pour que je descende dans mon nouveau fauteuil encore jamais testé.
Sans sac dans ses mains, j'ai d'abord pensé qu'il n'y avait peut être pas de restaurant rapide à proximité. Mais il me rassure, Franklin et Sophie ne devraient pas tarder à arriver avec la commande.
Jean-Phi me presse pour aller dehors... très bien. Nous faisons le transfert du lit vers le fauteuil, et roule ma poule.
Il pretexte un défaut d'équilibre du fauteuil pour me faire rouler en marche arrière. Je râle, je veux voir la route!
Sans trop avoir le choix, il me remet en position avant.

J'aperçois de loin Sophie. Trop bien, nous allons pouvoir manger dehors. Puis mon regard se décale vers la droite, et derrière un grand panneau, une dizaine de paire de jambes.
Une surprise? Je ne m'y attendais vraiment pas pour le coup! Les larmes montent, mais je les maitrise rapidement.
J'aperçois, Kinou, Cerise, Rémi, Alex, Stan, Laurianne, Gauthier, Lolo et Calvaire.
Que du bonheur! Ils me font immédiatement souffler des bougies sur un gâteau, et un petit repas champêtre Champagne & Cheese est improvisé.
Domino et Bandit sont également de la partie.

J'apprécie particulièrement ces instants entre amis, où j'oublie que je ne marche pas. Pendant ces quelques heures, je redeviens normale.

Revoir régulièrement tous ces visages me fait du bien! J'emmagasine le maximum de ses moments. Je fais le voeux de ne jamais les oublier.

Ils n'ont pas changé, et ne s'apitoient pas sur mon sort. Pour quelques uns, nous avions apprit à mieux nous connaître grâce au mariage de So (et son EVJF).
Je pense par exemple à mes BS (BS= Belle soeur), et le fait qu'elles ne m'aient pas lâché tout au long de cette épreuve m'émeut au plus haut point. Et j'aimerai de tout mon coeur continuer à partager des moments avec ces personnes extraordinaires auxquelles je tiens.
Néanmoins, j'ai pris cet exemple, mais j'en ai beaucoup d'autres... et avec toutes les personnes qui m'entourent.
Je ne vous remercierai jamais assez d'être là, vous me montrez une incroyable leçon de vie où les vrais amis et la famille se manifestent. Il ne s'agit pas d'une unique visite du patient, celle qui est obligatoire.

Je vais revenir quelques lignes sur mes moments alité. J'étais sans défense, allongée sur un lit que je ne quittais jamais. Habillée d'une chemise d'hôpital, une jambe en traction, une poche d'urine accrochée à mon lit et des douleurs que vous ne pouvez imaginer.
Beaucoup de personnes sont venues me voir! Parfois même des gens que je ne connaissais pas plus que ça. Ces personnes se sentaient-elles obligées de s'immiscer dans ces moments d'intimité où j'étais faible et prisonnière d'un lit? Etait ce par compassion? Par bonne action? Un passage obligé pour respecter les uses et coutumes? Par respect pour mes parents? C'est amusant de se dire que certains doivent probablement se donner bonne conscience.
Je n'étais pourtant pas une bête de foire, ni à plaindre.

Quoi qu'il en soit, merci les copains!

Laurianne aura enfin pu finir son histoire drôle, sans que mon fou-rire soit douloureux! J'attendais la fin de son récit depuis plus d'un mois.

Magali, la maman de Stan, Franklin, Cerise et P. Arnaud, m'a offert un de ses fameux millionnaire que je gratte en vain depuis le temps de l'hôpital. Jusqu'à présent, nous avions toujours tout perdu! Par chance ce coup ci, 20€ à la clé! Pas mal!

Puis, Lolo m'a offert la panoplie du parfait chuchoteur, j'ai un peu honte, car je lui avais soufflé cette idée. Et Laurence n'a pas fait les choses à moitié, elle a réussi à trouver l'impossible, du matériel mieux qu'à la Cense, l'équipement éthologique Parelli!! A utiliser uniquement pour le travail du cheval. Attention ce n'est pas un licol d'attache!

Le licol éthologique Luxe Rawhide avec lanières de peau tressées et la finition en crin!
La longe de 3m70 introuvable! avec l'extrémité en crin.
Et le carrot stick!
Enfin, Sosso m'a offert un bracelet trop mignon, en attendant le magnifique cadeau groupé de Jean-Phi et tous les copains.


Merveilleuse idée que de m'offrir une petite boule de poils. Nous en avions déjà parlé avec Jean Phi depuis quelques mois. Nous voulions agrandir la famille avec un nouveau petit chien.
Heureusement que Jean Phi est comme moi, plus nous avons d'animaux, plus nous nous épanouissons.

Pour le choix de la race, nous ne sommes pas allés la chercher très loin.
En effet, nous sommes tellement content de Domino (Parson Russel) qui est parfait en toutes circonstances, que nous nous sommes naturellement orienté vers cette race.

Domino sur le siège du tracteur à Vannières, pour être sur de ne pas rater un départ éventuel dans les vignes!
En haut à droite de ce blog, vous pouvez VOTER pour le prénom de ce cadeau.
J'attends également vos propositions en commentaires...

La petite louloute!
Elle a la peau du ventre bien tendue!

Ca va être une goinfre!
Merci à tous! Elle est déjà magnifique a à peine 3 jours sur la photos et 5 jours aujourd'hui.

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samedi 27 août 2011

Jeudi 25 Août

9h00 Rendez-vous avec l'Ergo:
Un fauteuil roulant est en train d'être aménagé pour moi, sur mesure. Pour que je puisse sortir me promener dans le parc. Et oui, mes jambes sont raides comme des bâtons, il est donc nécessaire de tuner l'engin. Je vais pouvoir me déplacer un peu mieux que dans le lit roulant.

10h00 Séance kiné:
Mes jambes progressent, surtout la droite. Mes deux coach semblent fières de moi, c'est encourageant.
Je force de plus en plus. Mes rotules grincent, et mes dents aussi. Je rêve du jour où il y aura du WD40 pour la mécanique humaine. J'espère que je ne grille pas trop d'étapes...?!



Comme chaque soir, Jean Phi m'a rejoint pour me faire un bisous. Le lieu est plus agréable pour se voir qu'à St Anne. Nous recommençons à avoir des discussions normales, et je ressens que son anxiété s'évapore. Nous arrivons à nouveau à partager des moments de joie et des instants complices.

Lorsque j'étais à l'hôpital, et que le moral n'allait pas, Jean Philippe était le premier dans la ligne de mire.
Je lui en voulais, et je m'en voulais de lui en vouloir...

Il venait me voir le plus souvent possible, et parfois même, un peu tard. Il faisait de son mieux, comme il pouvait entre la préparation de vendanges et les travaux de la maison.
Mais il me manquait, et il me manque encore. Nous n'avions jamais été séparé plus de deux jours. La distance était, et reste dure, bien qu'à Pompo, mon moral est croissant.

Dans mes derniers instants tractée, j'étais presque désagréable avec lui. Je m'enervais facilement pour des petites choses. Le chirurgien m'avait prévenu que les sept derniers jours seraient les plus difficiles à vivre.

D'ailleurs, la traction est retirée depuis désormais plus d'une semaine. Donc à priori, je devrai commencer la Balnéo en début de semaine prochaine.

Puis un soir, débordée par mes sentiments, j'ai fondu en larme dans ses bras (protecteurs), et tout était clair. Je lui en voulais réellement. Je lui en voulais de me manquer si fort. Je n'avais pas besoin de ressentir ce vide en plus de mes en mon mal être lié à mes blessures.
Et j'avais simplement besoin de lui en parler. Cette douleur était réciproque, nous nous sommes donc compris
Mon nounours, la vie sans toi c'est nul... Je t'aime!

Nous avions beaucoup échangé sur les futurs plans de la maison ce soir là.
Jean Philippe n'est pas de nature contrariante. Il connait ma ténacité et mon entêtement.
Dans la majorité des cas, il acquiesce mes idées sans trop de difficultés, il faut aussi dire que j'ai du temps pour y réfléchir.

Il a raison, statistiquement c'est un bon choix de me laisser faire... De toutes les manières, c'était le deal de départ, lui le jardin et moi la maison?!

Il aura l'occasion de se venger, et de me faire râler en coupant quelques beaux arbres. Il y a la tronçonneuse qui le démange. J'aurais au moins sauvé le palmier...

Ce dernier sauvetage m'aura couté beaucoup de salive et d'arguments.
Au pieds de ses racines se trouve un puis, un symbole plein de charme. J'admets qu'il soit au milieu de rien, mais il fait du rien un tout.
Qu'en pensez vous?

vendredi 26 août 2011

Mercredi 24 Août

A mon réveil j'ai pu fêter la 52ième piqure anti phlébite... Je ne crois pas vous avoir déjà écrit à propos de ce petit rien qui fait tout, très tôt le matin. Et ça ne risque pas de s'arrêter car, tant que je ne marche pas, j'y aurai droit.

Dès que j'ouvre les yeux, le rituel reprend. Je recherche rapidement en tâtonnant, l'endroit qui va le mieux se prêter à la flèche. Mes deux cuisses sont déjà couvertes de petits hématomes. Les couleurs sont plus ou moins accentuées selon l'ancienneté de l'acte.

10h00: Séance de kiné
Des petites évolutions sont à noter. Je suis contente car mes genoux ont fléchi de quelques centimètres. Je commence à faire des mouvements latéraux.
La preuve en image:

En fin de matinée, un livreur est entré dans ma chambre, il portait un bouquet de fleurs magnifique!! Etonnée, je pense tout d'abord qu'il est pour ma colocataire. Pourtant le nom que je lis sur la carte est bien mien.
Un grand merci à la famille Chatelperron et à l'équipage du Percevent, qui même loin, pensent à un bouton amoché.

L'après midi, j'ai fait ma petite sieste journalière, et je me suis ensuite plongée dans un de mes nouveaux bouquins d'éthologie, notamment celui d'Elisabeth de Corbigny (formée par un grand maître, John Lyons).
Je suis totalement en accord avec cette méthode d'éducation. Pendant longtemps j'ai cherché à communiquer avec mon cheval, et je n'arrivais pas vraiment à créer ce lien.

La rencontre d'Elsa a été l'élément déclencheur de cet engouement.


Il y a deux ans, elle avait déjà des savoirs considérables sur cet art. Du haut de ses 15 ans, elle m'a tout appris lors de nos débuts avec Soprano. Puis, on s'est entraidée mutuellement. Nous étions complémentaires pour beaucoup de choses. Elle m'a enseigné le gratté, et je lui ai montré comment apprendre à un cheval à bien respecter un cercle homogène à la longe. (son blog: http://kinou-kenang.skyrock.com/11.html)

Le cheval n'est pas un loisir et j'espère que beaucoup seront de mon avis! Nous pratiquons un sport qui s'appelle l'équitation. Le seul sport individuel qui se pratique à deux.

Il est aussi avant tout un animal vivant, il ne s'agit pas d'un jouet. C'est un compagnon de longue date trop longtemps exploité, et encore trop peu considéré.

Je pense particulièrement aux chevaux que l'on dit "planté" sur les parcours d'obstacles, ceux qui ne sautent plus un crayon... Quelques fois, j'entends que certains de ces chevaux en difficultés sont revendus à des marchands, sans avoir considéré leurs points de vus, ce qui les poussent à avoir un certain type de comportement. Le cheval ne pense pas en terme de bien ou de mal. Il va choisir les situations de conforts, la solution qui lui parait la meilleure pour lui, pour sa préservation.

Malheureusement, nous oublions le plus souvent que la confiance et le respect se méritent, mais ne se volent pas. On peut éventuellement inspirer de la confiance et du respect à quelqu'un, on ne peut en aucun cas lui prendre de force.

Pour rester dans l'exemple de la compétition, un cheval peut anticiper les différentes difficultés du parcours par rapport à sa capacité de mémoire.
Lorsque qu'il a un mauvais souvenir, il ne va pas faire l'effort de réessayer, s'il n'a pas confiance en son cavalier. Pour ma part, je crois qu'il est essentiel de se concentrer au maximum sur le mouvement que nous voulons obtenir.
Il faut s'obliger à penser cheval et construire une image mentale très précise de ce que l'on veut obtenir, et se concentrer à 100% jusqu'à l'obtention du résultat.
L'absurde serait de monter à cheval avec des écouteurs dans les oreilles, ou d'avoir l'esprit ailleurs pendant le "travail" du cheval. Où seraient le respect et la considération?
Il n'y a pas de mauvais élèves, il n'y a que de mauvais professeurs.

Je viens de retrouver des photos de l'an passé... j'ai eu des frissons de bonheur en les visionnant. Et comme j'aime bien vous faire frémir, j'aimerai vous les faire partager. Vous comprendrez peut être pourquoi je suis passionnée d'éthologie et pourquoi c'est si important d'être proche de son cheval.

D'abord, faire connaissance...

Ensuite la confiance...
Puis la complicité...

Et enfin le travail qui porte ses fruits. Longer son cheval à la voix, pas, trot, et galop.
Lui demander de s'écarter ou de resserrer son cercle. Lui demander d'être plus ou moins rassemblé. De faire varier ses amplitudes de chaque allures, et de lui faire monter le dos pour obtenir une décontraction de son encolure vers le bas. Et de n'avoir qu'à lever le bras vers le ciel pour qu'il marque un arrêt franc. Je lui ai toujours fait mes demandes poliment, il me l'a toujours rendu au centuple.

Tout ça n'a pas de prix... Ci dessous, nos débuts de longe en liberté, au galop sur la photo. Savez-vous ce que ça représente de faire galoper un Trotteur Français (entrainé aux qualifications de trot, 2 ans plus tôt) sur un cercle de 20m en total liberté, dans une carrière ou il y a de l'herbe à disposition?
Merci Soprano, depuis que je te connais je me suis apaisée, tu m'as fait grandir, et j'ai compris.
Je suis ta propriétaire sur tes papiers, et tu es mon âme dans mon coeur, tu ne m'appartiens pas, car je ne peux pas voler ta liberté. Je voudrais apprendre avec toi, et que ce soit toi qui murmure à mon oreille. Tu me manques...

Allez au message suivant en cliquant sur ce lien. "Le 25 Aout"

jeudi 25 août 2011

Mardi 23 Aout

Le médecin a prit la décision de me dé-sonder. Houra!
Pour mémo, je n'avais pas fait pipi toute seule depuis 49 jours. J'étais accrochée à une poche à pipi 24h/24, avec tous les désagréments que ça comporte du type infections urinaires.

Que du bonheur quand sa vessie est déplacée contre les os cassés du bassin. La douleur était décuplée, et j'ornais un beau 39° de fièvre.
Si jamais vous venez à vous poser la question de comment je faisais la grosse commission. Je vous rassure tout de suite, les filles ça fait pas caca.

Et cerise sur le gâteau, le fait d'extraire ce corps étranger de ma vessie a déclencher une très chère et fidèle cystite. Et rebelote, je dois attendre 72heures, le temps des analyses pour détecter le germe et adapter l'antibiotique, bla bla bla... Mais p*****!! Donnez moi un Monuril qu'on en finisse!

10h00: Séance de kiné. C'est pas fameux. 80 degrés de flexibilité pour mon genou droit, et seulement 15 degrés pour le gauche.
Chaque exercice est une souffrance. Au début, ce sont uniquement les articulations qui font mal, une douleur sourde. Puis la douleur évolue vers les tendons qui manquent cruellement d'élasticité. Et enfin, des pics de douleurs osseux aiguës entre ma hanche gauche et mon sacrum.

J'ai deux kinées pour moi toute seule. Toutes les deux adorables et super jolies en plus de ça,
Johana et Nathalie. Je suis leur souffre douleur! Elles prennent un malin plaisir à me torturer.
Sans plaisanteries, elles sont tellement douces et intuitives, qu'elles me donnent la force d'aller plus loin, centimètre par centimètre.

Elles ont ma totale confiance et je leur pardonne facilement quand elles vont au delà de mes limites, je les laisse faire. Elles ont le mauvais rôle tout compte fait, car quand de moi même je ne peux pas aller plus loin physiquement, elles accentuent le geste et punissent mes genoux qui jouent les troubles faits.

AU REPOS
EN APPUIS
Vers 12h00, fin de la séance, j'ai demandé une poche de glace à mettre sur mon genou gauche, le mauvais élève qui persiste. Il est chaud et enflé, j'espère qu'il m'aura pardonné d'ici demain.
L'après midi, épuisée par mes aventures, je m'endors quelques heures dans les bras de Morphée, et non plus de morphine.

Pour continuer dans la griotte, Cerise est venue me rendre visite cet après midi là. Elle a inauguré ma sortie en lit roulant, appelé "berck".

La chaleur était insoutenable, nous avons fait un petit tour du propriétaire, et puis nous sommes vite remonté nous mettre à l'abris, tout près du ventilateur.
La veille, maman m'avait apporté une boite de Haribo, celle que je préfère!! Jean Phi était déjà un peu passé par là hier soir, mais avec Cerise on lui a mis le compte comme on dit par chez nous.

Vers 18h30, à la fraîche, Jean Phi est venu avec une marchandise très spéciale!
J'ai enfin pu retrouver mon Domino que je n'avais pas vu depuis 2 mois, et mon Bandit qui était quand même déjà venu me faire un petit coucou très court à l'hôpital de Saint Anne (mais chut!).

Quel bonheur indescriptible que de revoir mes petits bouts, de pouvoir les toucher, les serrer contre moi même s'ils sentent mauvais. Je vous montre ce moment merveilleux en image, pas besoin d'en rajouter.


Lundi 22 Août


Le lundi 22, des ambulanciers sont venus me chercher à St Anne pour me transférer à Pomponiana. J'avais dormi plus ou moins 4 heures la veille, car je trépignais d'impatience en vu du départ.
J'ai passé tout le trajet à faire des photos sur la route. Je m'émerveillais de voir toute cette activité autour de moi. Enfin celle que j'apercevais à peine, grâce aux photos de mon iphone.

Certains chanceux ont même eu l'honneur de suivre mon voyage en direct, grâce à de nombreuses photos que j'ai envoyé sur toute la durée du transport.
Papa et Maman m'ont suivi de près. Ils ont voulu s'assurer que mon arrivée soit parfaite.

Papa est arrivé les bras chargés de mes lourdes valises. Grand déménagement en perspective, c'est que le milieu hospitalier est devenu ma maison, pour quelques long mois. Ordinateur, magasines, livres, DVD, vêtements, serviettes de toilette, compléments alimentaires, ..., sont les éléments indispensables dont se composent mes bagages.

Il faisait chaud ce jour ci, ou peut-être n'avais-je plus l'habitude de la chaleur estivale.
Cloisonnée depuis le 6 Juillet dans une chambre sans vue et sans âme, je m'étais déshabituée à la vie dehors.
J'ai gardé les yeux fermés pendant quelques secondes, et pourtant ils étaient désireux de tout voir. Mais la lumière du soleil que je n'avais pas vu depuis si longtemps me punissait de ma trop longue absence. C'est donc les yeux entrouverts, que l'on m'a dirigée vers le bâtiment Lejeune, lieu ou se trouve ma chambre au n°505.

J'ai du vite prendre mes marques et trouver mes repères dans cette chambre que je partage.
Ne pouvant pas utiliser mes jambes, tout doit être accessible, et à porté de main.
Je scrutais méticuleusement maman qui rangeait mes affaires. Les T-Shirts sont dans ce tiroir, les shorts dans celui du dessous. Mince je n'accède pas au dernier, je vais devoir être prévoyante, et m'organiser avec les infirmières pour la toilette du matin. De toute les manières, je ne peux pas m'habiller seule, une situation qui est très infantilisante et dégradante.

Soudain, j'ai senti une odeur familiaire. La pelouse venait d'être tondue, et cette odeur de verdure que je connais si bien m'a rempli les poumons. Je souriais déjà, mais à cet instant j'ai montré toutes mes dents.
"Papa, tu sens toi aussi cette odeur de gazon?", il m'a fait signe de regarder vers le balcon.
Il y a un parc sous mes fenêtres, des palmiers, et des espaces verts. J'aperçois aussi un bout de mer. Simplement magique.

En milieu d'après midi, les gentilles Aides soignantes m'ont emmené prendre une douche.
Oui une DOUCHE! (NB: 48 jours sans douche, uniquement un nettoyage quotidien au gant de toilette)

Elles m'ont transférées dans un lit gonflable, étanche. Puis nous sommes allées dans une salle de douche spéciale. J'ai dû une nouvelle fois laisser de coté ma pudeur. Nue comme un vers, allongée de tout mon long, je me suis remise à ces petites mains méthodiques.
Une me lavait les jambes, puis les pieds. L'autre me faisait un shampoing. Et moi je restais stoïque, tenant le pommeau de douche tout contre moi. J'étais aux anges.

Lorsque vous rentrerai dans votre douche demain matin, pensez à moi. Dites vous que la sensation de l'eau qui coule contre votre corps est une des choses les plus appréciable de la routine quotidienne. Profitez pour moi, de ces moments qui sont si précieux.

J'ai ensuite mieux fait connaissance avec ma colocataire Annie. La cinquantaine, rescapée d'un accident de voiture sur autoroute. Elle s'était endormie au volant, avec ses deux jeunes garçons (16 et 14 ans) dans la voiture; Ils ont fait des tonneaux. Selon ses dires, sa voiture est désormais en forme de cube. Tous sont vivants heureusement. Une vertèbre abimée pour l'un, une clavicule et des dents cassées pour l'autre, et pour elle, une épaule en miette et une fracture de la jambe.

J'ai parfois l'impression qu'elle n'a pas encore réalisé ce qu'il lui arrive. Mais c'est encore tout frais (1 semaine), elle extériorisera certainement plus tard. Il ne suffit pas d'être bavarde (comme elle sait déjà l'être) pour croire que l'on extériorise.

Je pense sincèrement que tant que l'on ne s'est pas soi-même écouté, et intéressé aux questions qui dérangent, on s'enferme dans un engrenage où la souffrance s'amplifie chaque jour, de manière exponentielle. Je ne suis pas encore capable d'imaginer les dommages collatéraux de ce mal être qui peut nous dévorer de l'intérieur à long terme.

Il est nécessaire de s'autoriser à avoir mal, pour que celui-ci devienne concret. Et qu'il puisse enfin être maitrisable de par son existence. Faites moi confiance, tenter d'oublier est une bonne solution de court terme. Mais ce n'est pas la panacée.

"Connais toi toi même" (Socrate), est le but vers lequel nous devons tendre. La connaissance la plus essentielle conditionnant toute autre forme de connaissance. (Private pour Cerise)

Cet accident m'a réduite en morceaux, et pourtant je n'ai jamais été plus en phase avec moi même que ces derniers jours. Tout est clair. Je n'ai plus mal (Ce qui n'enlève en rien les doutes et la douleur physique).

Désormais je dois me concentrer sur un autre mal. Beaucoup trop concret de toute évidence.
Allez petites jambes que je ne maitrise plus, on va y arriver! Car avoir mal veut dire être vivant; mais aussi que le corps est en souffrance.
Je vais le guider, car je sais qu'il a la force de le faire et moi la volonté.

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