jeudi 29 septembre 2011

Mercredi 28 Septembre "Quand la caravane passe..."

Cette nuit je me suis faite piquer par un moustique. Houra! Enfin l'un d'entre eux aura eu l'audace de tenter l'action. Et ce n'est pas faute d'avoir laissé ma fenêtre ouverte avec la lumière allumée.
Depuis trois mois, mon sang devait être tellement dégoutant, que même avec six ou sept moustiques dans ma chambre, aucun ne tentait l'aventure.
Désormais j'ai eu mon bouton qui gratte, je suis contente.

J'ai eu beaucoup de difficultés à m'endormir la nuit dernière. Et le fait de marcher me fatigue pas mal même si j'ai du mal à l'admettre. Je suis donc allée au petit déjeuner avec des petits yeux tout gonflé.

En kiné, Jessica m'a automatiquement indiqué de travailler dans les barres parallèles, j'y suis allé plutôt deux fois qu'une. 


Jess m'a appris à me lever et à m'assoir comme les vieux, mais sans grand succès. Je n'avais pas assez de force dans les jambes pour me lever toute seule.

Je suis impatiente chaque matin d'aller me faire torturer, ce qui est assez étonnant. Mais je crois qu'au delà de simples kinés, ces personnes sont devenues mon quotidien et je les apprécie énormément. Jessica et Bertrand rentrent chez eux sur Paris ce week-end. Je vais certainement me sentir très seule quand ils vont partir.
Pire encore, ils vont me manquer.

Après un déjeuner rapide, je suis vite allée en direction de ma chambre pour me reposer. Lorsque mon réveil à sonner pour aller en remise en forme, je me sentais exténuée. J'ai donc demandé aux Aides soignantes de prévenir Anne Sophie que je n'allais pas venir pour cause de fatigue grave. Marcher c'est épuisant, mais j'adore ça, du coup j'abuse des bonnes choses au détriment du reste de la journée.

Environ une heure plus tard je me suis levée en mode zombie pour aller en balnéo. Aïda a même cru que j'avais mal quelque part tellement mon visage était éteint par la fatigue.
Cette non expression sur mon visage n'a pas duré longtemps. Jessica m'a pris en charge et nous avons en plus de bien travaillé, bien rigolé.

Puis, Alexis a allumé les jets ultra puissants dans la piscine. Ma mission si je l'acceptais, tenir debout sans être déstabilisée, ainsi que faire des demi tours sur place pour perfectionner mon équilibre. Et pendant ce temps là, Alexis se faisait masser les pieds à trente centimètres de la sortie d'eau. Je me souviens avoir eu de bons moments de rigolade.

Après avoir pris une douche, seule, j'ai voulu aller profiter du soleil couchant avec un bon livre d'éthologie équine. Je me suis transférée toute seule de mon fauteuil au banc pour me sentir plus normale. 



En soirée nous avions tous rendez-vous en bas du pavillon pour un départ groupé au restaurant. Et voilà un convoi exceptionnel d'une quinzaine de fauteuils roulants, plus quatre ou cinq béquilleux ainsi que quelques kinés persistants. 



Nous avons passés une extraordinaire soirée, et le mot est faible. Depuis trois mois, j'étais confinée dans de l'aseptisé mis à part le week end dernier.


Mon premier restaurant avec mes copains kinés, une super ambiance, de l'alcool à flot (au moins deux coupettes de Champ. et un verre de rosé... impressionnant!). D'ailleurs quand la serveuse est venue nous demander ce que nous souhaitions boire, j'ai bondi sur mon fauteuil en criant: Champagne!


Quoi de mieux que du Champagne, pour fêter l'événement.

mercredi 28 septembre 2011

Mardi 27 Septembre " Lève toi et marche! Il est temps"

C'est le grand jour.
Je suis arrivée en kiné avec 45 minutes d'avance. Joana avait beaucoup trop de patients pour pouvoir me prendre anticiper la marche de l'empereur. Je suis donc allée faire les cent roues dans l'allée, en attendant que mon heure vienne.

Quelques minutes plus tard, je re tente ma chance, et Jessica m'invite à positionner mon fauteuil devant les barres. Ça y est je vais le faire? Vraiment?



Joana est près de moi pendant que Jessica immortalise mes premiers pas. Quelques conseils avant de me lancer d'un pas hésitant et sûr à la fois avec l'aide de mes bras.

Il est temps.

J'ai su par la suite que Jessica avait trouvé que j'avais des étoiles dans les yeux. L'expression est faible, je me suis sentie vivante. Je me suis sentie moi-même.

Le monde m'a paru tout de suite tout petit, Joana que je pensais assez grande faisait au bas mot quinze centimètres de moins que moi. Jessica non plus n'était pas si grand. Et tout à coup le grand Bertrand était à mon niveau.



Le moment était important pour moi, mais j'ai pu constater avec bonheur que toutes les personnes qui m'entourent à Pomponiana m'encourageaient. Solidarité ou tout simplement amitié, je me suis sentie bien entourée, il ne manquait plus que ma famille.

J'ai essayé de dormir après mangé avant d'aller en balnéo car les émotions du matin m'avaient bien épuisées. Mais j'ai eu beaucoup de mal à fermer les yeux, avec des papillons plein le ventre, j'étais heureuse.

Quand je me suis présentée devant la piscine, j'ai vu de loin Aïda (rentrée de vacances le jour même) qui m'a indiqué que je pouvais entrer dans la piscine par la rampe.

Au début je croyais qu'elle me faisait une blague, mais en fait pas du tout. Charlène m'a secondée pour que je prenne la douche d'entrée obligatoire debout, et m'a ensuite accompagnée jusqu'aux barres pour descendre dans l'eau.

Aïda m'a présenté quatre nouveaux exercices adaptés à ma nouvelle situation physique. Puis, avec Alexis nous avons travaillé à contre courant notre équilibre. Et enfin Jessica m'a bien évidemment torturée.

En remontant dans ma chambre, je me suis discrètement approché de ma douche, et j'ai tenté de me laver seule. Merci mon D***! J'ai enfin pris une douche en totale autonomie.
Et tout s'est bien passé, et d'ailleurs même beaucoup mieux que dans le lit spécial douche.

Bien noté, dorénavant je me doucherai toute seule!

Après le repas du soir, Jean Phi a fait une apparition rapide et m'a montré des vidéos de la petite "Biscotte" qu'il venait d'aller voir. Elle est trop belle!!!! J'ai hâte de pouvoir la tenir dans mes bras.
Sur la vidéo, elle suit Jean Philippe partout alors que ses soeur ne s'y intéressaient pas.
Je lui ai montré quelques pas de marche pour qu'il puisse juger de mes beaux progrès, il était ravi.

Par la suite, j'ai rejoins sur l'esplanade les adeptes de Pomponiana et nous avons comme a notre habitude bien discuté de tout et de rien.

Bertrand est arrivé par hasard et m'a proposé de faire un petit tour à pieds sur quelques mètres. Étant donné son statut de kiné stagiaire, j'ai volontiers accepté. J'ai marché devant lui avec mes mains en appuis sur les siennes. Je saurai au moins comment apprendre à marcher à mes enfants. Merci bertrand d'avoir pris le temps de me faire marcher.

Enfin avant d'aller me coucher, Jessica nous a apporté des parts de gâteau à la framboise que nous avons mangé goulûment, puis je les ai laissé aller à la Rhumerie. 
Rhum Pom pom pom... C'est du joli.



mardi 27 septembre 2011

Lundi 26 Septembre "Reprise des choses sérieuses"

Ce matin, je me suis réveillée en super forme. J'aurai pu déplacer des montagnes. Je suis même allée prendre mon petit déjeuner en salle tellement j'étais impatiente de faire pleins de choses de ma journée.

En kiné, Jessica m'a qu'à moitié torturée puisqu'elle m'a verticalisée pendant au moins 30 minutes à 90°. Instants durant lesquels, Joana et Jessica se sont fait un malin plaisir à me faire faire des tas d'exercices douteux. Mes jambes en tremblent encore.
Et pendant ce temps là Bertrand faisait un câlin à Bernard. Mais non, il travaillait bien évidemment.


J'étais arrivée un petit peu en avance en kiné car je savais que je devais aller faire une radio de contrôle avant midi.
Le radiologue m'a d'ailleurs expliqué avec précisions comment fonctionnait la machine de radiologie ainsi que les précautions à avoir par rapport aux rayons X, etc.
J'ai pas osé lui dire que je n'avais pas fait un Bac S pour de très bonne raisons. Mais bon, j'ai écouté par respect, en acquiesçant très souvent.

Radio du 6 Juillet 2011


Radio une semaine après l'accident


Radio de ce jour! On peut apercevoir les calcifications notamment au niveau des branches ilio et ischio pubiennes. A priori, le Docteur devrait autoriser à Joana et Jessica de me faire marcher dans les barres demain.
On peut remarquer aussi que le niveau de mes hanches est plus haut sur la droite de la photo, donc mon coté gauche. Ce qui explique assez bien la différence de deux centimètres entre mes deux jambes.


En remise en forme, Anne Sophie a décidé de totalement m'assortir. Du coup j'ai eu droit aux élastiques les plus durs, c'est le prix à payer pour être stylée. Un peu de futilité ne fait de mal à personne, et peut même faire rire. Si ma bonne humeur rose peu apporter de la gaieté c'est tant mieux.



Pour la première fois, Jessica était en balnéo et assistait Audrey. Étant son cobaye de Mémoire, elle s'est bien évidement occupé sérieusement de mon cas. Et me connaissant par coeur, elle a bien poussé le vice jusqu'au bout, jusqu'à...
ATTENTION LES YEUX, les images qui suivent peuvent choquer.


Vous ne rêvez pas, je suis debout dans la piscine avec de l'eau sous le genou. J'ai eu quelques douleurs que j'ai identifié rapidement au niveau du sacrum. Une douleur stridente mais éphémère. Elle s'est apaisée lorsque j'ai compensé avec ma jambe droite. Verdict: je boite.

Tant pis, je suis debout, j'ai toujours mon sourire et je suis plus que jamais prête à surmonter cette nouvelle épreuve qui se dresse devant moi. Le temps et la patience sauront certainement mieux comment réparer cette anomalie.

Le soir, j'ai encore été en contact avec la magnétiseuse. Au pire si ça ne fait pas de bien, ça ne fait pas non plus de mal.

ps: 7000 pages lues à ce jour. Merci de votre fidélité si j'ose dire. N'hésitez pas à me laisser des commentaires. Que je sache un peu qui sont mes lecteurs anonymes!!
Merci.

lundi 26 septembre 2011

Week-end du 24/25 Septembre "Du rêve"

Vendredi 16h, le grand départ. Je crois que mon sourire ravi en dit long. Maman avait pris des gros oreillers que j'ai pu mettre sous mes fesses afin de voyager confortablement. Le dossier bien incliné, et le fauteuil roulant dans le coffre, le départ avait sonné. 
Trois mois s'étaient écoulé depuis l'accident. Et une fois dans la voiture j'ai occulté toutes mes mésaventures et tout étaient comme avant.


Passage obligatoire et prioritaire en allant voir mon Soprano. J'ai ouvert la portière de la voiture toute excitée de le voir de loin et... heu non, il me manquait mon fauteuil. Les transferts de la voiture au fauteuil étaient assez périlleux mais faisable. Une main accrochée sur la barre de toit et une autre posée sur le fauteuil, on lève le tout avec les bras, et puis hop, le tour est joué.
Mon doudou mangeait tranquillement son foin, mais a été plutôt réceptif à mes carottes. Mis à part ma position assise, rien n'avait changé. Il a gratté le sol comme à notre habitude à ma demande, et m'a fait les poches en tant que bon voleur de bonbon qu'il est.


Rassurée de l'avoir vu et aux anges d'avoir pu le caresser, je me suis faite gronder par Jean Philippe qui arrivait, car j'étais rentré dans le paddock du cheval en fauteuil. 
Il est vrai que je lui avais affirmé que je ne le ferai pas par sécurité. Mais sur le moment, je n'y pensais même plus, et je voulais juste être plus près de lui, sans le fil qui nous séparait.


Une fois arrivée chez Papinou et Maminou, j'ai remarqué qu'ils m'avaient fabriqué une rampe pour pouvoir rouler directement dans la chambre par l'extérieur. Ils m'avaient donc très gentiment laissé leur chambre du rez de chaussé. Merci beaucoup!

J'ai essayé de me faire la plus discrète possible, même si je ne passais pas inaperçue avec mon 4x4. J'ai effectué mes transferts toute seule et j'ai même tenté d'aider un peu pour les taches ménagères mais sans grand succès.

La vie en fauteuil c'est tout simplement l'horreur. On perd toute autonomie. Heureusement que ce n'est que provisoire.

Pour la première fois de ma vie, mon Papa m'a offert un bouquet de fleurs. Le geste était immensément symbolique, et il sonne dans ma tête comme un bienvenu dans la vrai vie. 


Première nuit à coté de mon Jean Phi. Trop bien. Sauf peut-être sa méchante toux, car les garçons c'est bien connu, ça ne se soignent pas quand ils sont malade. Et encore moins quand personne ne va à la pharmacie pour eux. Du coup, j'ai dormi avec des boules Quies. Mais au moins j'étais dans un vrai lit, dans une vrai maison et avec mon chéri.

Samedi matin, Jean Phi était parti aux aurores pour aller faire du marteau piqueur à la maison. Maminou m'avait gentiment préparé un petit déjeuner avec des oranges pressées, pendant que le soleil se levait timidement.

Nous avons mangé à la maison (Baravéou) entre midi et deux. Sophie et Franklin avaient apporté un pique nique de luxe. Chachou m'a adorablement offert quelques roses. Et Cerise et Rémi s'étaient amicalement joint à nous en plus des parents, Ludo et Jean Phi.


Puis après avoir bien mangé, nous nous sommes attelés aux choses sérieuses. Notre mission, délimiter les cloisons de la salle de bain et de la chambre, tout en gardant des couloirs de taille raisonnable.


 Une fois la mission accomplie, nous sommes allés nous promener sur nos terres (hihihi!) avec Jean Phi. Il a essayé de me montrer de plus ou moins loin la potentielle carrière d'équitation et le beau chemin refait à neuf. Pour cause de non accessibilité je n'ai pas pu aller jusqu'aux dalles des abris/boxes, dommage, une prochaine fois peut-être.


Dimanche rebelote, après un petit déjeuner matinal chez Maminou, nous avons mangé avec Papa, Maman, Paul, Ludo Maxence et Jean Phi à la maison.


Nous avions prévu de travailler sur les plans de la potentielle chambre du rez de chaussée mais...


La pluie s'étant invité à torrent parmi nous, nous avons du écourter notre journée. Parce que le fauteuil roulant dans la boue c'est pas l'idéal.


Mon petit frère Polo, a assuré sur le plan logistique et m'a protégé de la pluie tant bien que mal. Mais lui était mouillé comme s'il avait pris une douche, comme tous d'ailleurs sauf moi. Quelques fois, il faut trouver les points positifs au fauteuil roulant, tout le monde se plie en quatre pour ne pas que je reçoive une goutte d'eau.


En un rien de temps nous sommes retournés chez Papinou et Maminou nous mettre à l'abris, et déjà il fallait rentrer à Pomponiana.
Jean Phi s'est mis à genou pour me remettre mes chaussures, moment à immortaliser.


Avant d'aller chercher un Mac Do sur Hyères, nous sommes vite passés voir les palettes des abris/boxes qui sont stockées momentanément à la coopérative du village . Ils sont là, prêt à être livrés chez nous. Que du bonheur que de penser que nos deux gros chevaux vont enfin venir à la maison.
Rien que d'y penser ça me semble irréel, depuis le temps que je dis que je veux vivre à la campagne avec des poules! .



Un grand merci Papinou et Maminou pour leur accueil chaleureux. J'espère avoir été la plus discrète et la moins encombrante possible pour eux ce week end. Peut-être qu'il y en aura d'autres... je l'espère. 

Le week end est passé tellement vite que je n'ai pas eu l'occasion de penser à ce que je pouvais ressentir. J'ai juste profité de tous ces moment en famille ou entre amis. Il s'agissait de la vie, la vrai... et non pas cette parenthèse que je dois traverser.

Arrivés à Pomponiana avec Jean Phi, les aides soignantes m'ont accueilli avec le sourire. Je pensais être triste de retourner au centre, mais en fait je me suis adapté à ma vie en rééducation. Ou plutôt, ce sont les installations du site qui sont adaptées à moi, et j'y suis comme un poisson dans l'eau. 

Quel bonheur de retrouver une facilité de déplacement et surtout une certaine autonomie. J'étais ravie de pouvoir raconter à tout le monde mon week-end de rêve que j'avais tant attendu. 
Mes batteries sont rechargée pour un bon moment.

vendredi 23 septembre 2011

Vendredi 23 Septembre "L'automne annonce une permission pour ce week-end"

À mon réveil, un élan de folie a frappé mon esprit. Le Docteur m'avait déjà confirmé deux semaines auparavant que je pouvais rentrer le week-end chez moi, quand je le souhaitais.

Jusqu'à présent j'étais terrorisée à l'idée de me faire mal, mais encore plus par le changement que cela pouvait impliquer. Depuis trois mois, je suis enfermée dans une prison dorée, avec une routine qui s'est installée. J'ai eu du mal à prendre la décision de rentrer à la maison et de me sortir de mon train train quotidien, dodo, kiné, muscu et balnéo.

J'appréhende le fait de retourner dans des endroits familiers que je ne connais que debout ou à cheval. Difficile de s'imaginer à nouveau chez soi, et de se rendre compte que la vie à quand même continuée sans moi.

Il va falloir faire face à la réalité, mais tant qu'à faire autant commencer par y retourner les week-end d'abord, avant d'y retourner pour toujours.
Et ce matin j'ai senti que si je ne rentrais pas ce week end, j'allais craquer.

J'ai donc fait une demande express à l'infirmier pour savoir s'il était encore temps de programmer mon départ pour le soir même. Par chance, le livret de sortie n'avait pas encore été signé par le Docteur. Laurent (l'infirmier) a donc fait toutes les démarches pour que mes désirs deviennent réalité. 
Après un débriefing de quinze minutes sur les piqures que j'allais devoir m'injecter seule tous les matins, ainsi que les précautions que j'allais devoir prendre pour ma santé, il m'a souhaité de passer un bon week-end bien mérité!

Par ailleurs, il y a quelques temps Papinou et Maminou s'étaient gentiment proposés de m'accueillir chez eux quand le moment serait venu. Car leur maison se prête bien au fauteuil roulant, il y a une chambre de plain pieds. Je l'ai donc appelé ce matin un peu au dernier moment pour vérifier si sa proposition tenait toujours.
Apparemment je devrais dormir dans une des chambres au premier étage. Mais n'étant pas du tout mobile, ni pliable, il va falloir que Jean Philippe et quelqu'un d'autre me portent avec mon fauteuil les matins et les soirs, pour monter et descendre les escaliers.
Une deuxième contrainte se pose également, celle de la largeur de mon fauteuil qui risque de ne pas passer dans le virage de l'escalier. 

De toutes les manières, si jamais c'est trop compliqué j'irai à Marseille chez Papa et Maman. Mais cette option me contrarie assez car il faut trois quart d'heure de plus pour aller jusqu'à Marseille. Donc beaucoup de route pour mon bassin tout cassé, et un peu triste d'être loin de chez moi.

En allant à la réception de Pomponiana, j'ai croisé le Docteur qui m'a bien confirmé qu'il ne voyait aucun inconvénient à mon départ de ce week-end. Il affichait même un grand sourire de contentement pour moi.
Tout bas, je lui ai demandé si j'avais le droit en permission de boire un petit peu d'alcool. Il m'a répondu en rigolant: "Oh, une petite coupe de Champagne ça fait toujours du bien". Parfait!

Je suis donc arrivée en Kiné en fanfare. Et pour fêter la fin de la semaine Jessica m'a verticalisée à 90° soit 100% d'appuis sur mes jambes!


Puis elle a décidé de me crucifier, 


avant de finir la séance par de la torture chinoise.


Mon genou gauche a plié à 110° en Kiné ce matin, et cet après midi en balnéo, il a plié à 120°. Magnétisme ou pas, tout ce qui m'importe c'est le progrès.

Bertrand et Joana sont passés par la piscine pour me regarder marcher avec de l'eau jusqu'aux genoux. Et oui, je marche avec 80% de mon poids en appuis, que du bonheur. (J'attends les photos d'Audrey avec impatience)

Maman arrive d'ici dix minutes pour m'emmener voir Soprano, puis aller chez Maminou. Je vais donc vous abandonner sur ces bonnes notes de musique, pour préparer mon sac en vitesse.

Bon week end à tous, je sais déjà que le mien s'apprête à être formidable...

jeudi 22 septembre 2011

Jeudi 22 Septembre "Flexion totale genou droit, check!"

Pour commencer la journée, j'ai eu droit à une verticalisation progressive jusqu'à 70°, soit environ 90% du poids de mon corps posé sur mes petits pieds.
Jessica a ajouté des petits exercices de flexions pour muscler mes mollets ainsi que pour faire mieux circuler mon sang dans mes pieds.



Puis comme à notre habitude, après un petit massage de mes jambes, nous avons fléchi d'abord le genou droit, puis le gauche.

Ne soyez pas étonnez de voir mon talon toucher ma fesse sur la photo ci dessous, car oui, c'est bien ce qu'il s'est passé ce matin. En effet, et non sans douleur, je suis arrivée à la flexion totale de mon genou droit, un jour avant l'objectif donné.


Concernant le genou gauche, nous étions environ à 90° de flexion quand M. Sultana a décidé d'intervenir pour me faire pratiquer la méthode de Van Gunsteren concernant la mobilisation de tous les muscles du corps, de manière à opposer une résistance contre des pressions externes.

Avant de remonter sur mon fauteuil, je me suis redressée tout naturellement au bout de la table et sans aucune douleur, je me suis tenue assise. Vive les progrès de la science.


En balnéo l'après midi, je me suis d'abord bien entrainée à marcher à différents endroits comme de l'eau au niveau du bassin, soit 70% du poids de mon corps en appui.
En piscine, l'appui de mon corps est totalement différent que le matin en Kiné où il est statique. Car dans l'eau, je suis en perpétuel mouvements, et les nombreux autres baigneurs créent des remous qui me déstabilisent facilement. De ce fait, l'exercice est plus délicat, mais faisable.

Puis, lorsqu'Audrey a commencé à travailler sur mon genou gauche, elle a rapidement constaté une facilité de flexion. Bien qu'étant en train de blaguer avec Alexis (dit Zorro, car il a une fracture du tibia et du péroné qui forme une cicatrice en Z sur sa jambe), Audrey m'a fait remarquer que ma flexion avait atteint facilement les 100°, soit 10° de plus que la veille. 
Depuis le début de la rééducation, je n'avais jamais eu une telle évolution sur une seule journée, mais au moins sur une semaine.
Repensez un peu magnétisme de la veille?!

Le matin, nous n'avions pas eu l'occasion avec Jessica de mesurer mes progrès car nous avions été interrompues par M. Sultana.

Par ailleurs, j'ai eu l'occasion de faire la connaissance de Jérémie qui vient tous les après midi depuis le début de la semaine en Balnéo. Son cas est assez particulier pour ne pas dire miraculeux. 

Pour lui, l'expression avoir du plomb dans la tête s'applique au mot. Après un accident pendant une chasse au poste à Grive il y a 2 ans, il s'est retrouvé avec 40 plombs dans la tempe droite. Son fusil lui avait échappé des mains, et en frappant le sol, il avait tiré. 

Il était arrivé en tant que donneur d'organes à l'hôpital. Et par chance, en période de Noël les prélèvement n'avaient pas pu avoir lieu. Et après un mois de comas, il avait fini par se réveiller.
Aujourd'hui il a quasiment récupéré toute sa mobilité, et marche à l'aide d'une canne.

Un livre devrait sortir sur son histoire, car apparemment le fait qu'il ait survécu et qu'il ait gardé tout ses souvenirs et autres sens, remettrait en question tout ce que la science sait sur le cerveau humain. Il m'a gentiment dit qu'il m'offrirai un de ses exemplaires.

Et pendant ce temps là à la maison, Jean Philippe découvrait avec merveille, des belles pierres sous l'enduit des murs.
Décision validé, nous aurons donc un intérieur en vieille pierre.


Et concernant la magnétiseuse, j'ai encore une séance ce soir. Je vous tiendrai donc au courant demain des éventuels miracles que peuvent faire les sciences paranormales.

ps: Nous venons de franchir la barre des 6000 pages vues en 30 jours.
Merci à tous de ne pas me lâcher.

Mercredi 21 Septembre "Magnétisme"

Au réveil, j'étais contente de constater que l'infirmière qui venait me faire ma piqure savais les faire. À Pomponiana dans mon service, il n'y a que deux infirmières qui ont cette qualité. Les cinq autres jours de la semaine, l'acte est douloureux, se décompose en trois phases et entraîne des bleus:
1: On sent parfaitement bien l'aiguille traverser la peau, et c'est douloureux
2: On sent le liquide pénétrer sous la peau et ça brule comme jamais. Quelques fois en prime il y a des bulles d'air dans la seringue qui rajoutent encore plus de souffrance.
3: Le liquide reste douloureux une quinzaine de secondes.


Autrement, quand c'est bien fait, on ne sent absolument rien, et généralement il n'y a pas de bleu non plus. Et je suis sûre que c'est une question de technique puisque je n'ai jamais eu de bleus durant les 48 jours à Saint Anne. Ici, j'en ai déjà eu plus d'une dizaine en moins d'un mois. Mais après tout je chipote, alors que ce ne sont que des petits bleus, donc passons à autre chose.

Comme hier, je suis allée faire une balade de santé en fauteuil avec Bertrand et Anissa. Je maîtrise de mieux en mieux mes quatre roues. Mais j'espère quand même ne pas devoir m'habituer à l'engin trop longtemps encore.

En kiné, Joana riait pour un rien et de ce fait, elle nous a transmis avec Jessica cette bonne humeur. C'est donc le sourire jusqu'aux oreilles qu'elles m'ont verticalisé à 60° une nouvelle fois. J'ai d'ailleurs demandé en soirée au Docteur si je pouvais aller plus loin en degrés, et il m'a répondu que nous pouvions aller jusqu'à 90° (verticalisation totale) à partir du moment où je n'avais pas de douleur.

Puis Jessica m'a aidée à travailler sur mes flexions. Nous nous sommes focalisées sur la jambe droite un moment, pour tenter de clôturer son évolution. Au bout d'un quart d'heure, il restait un espace de deux doigts entre mon talon et ma fesse. Toute excitée par cette avancée, je lui ai demandé si elle pouvait gratter les deux derniers centimètres d'un bon coup sec, et c'est ce qu'elle a fait. Mon talon et ma fesse se sont touchés un quart de seconde, et la douleur était tellement stridente que Jessica n'a pas pu conserver mon pied à ce niveau. 
Pour ma part le contrat est rempli, il ne restera plus qu'à peaufiner les détails à droite.



En début d'après midi, je suis arrivée un petit peu en avance en Remise en forme car je voulais faire le trajet seule. Et comme j'ai trouvé une bonne technique pour rouler en montée avec mon fauteuil, j'ai mis moins de temps que prévu.

J'ai donc croisé Aurélien plus longtemps que d'habitude. Il était en train de muscler ses bras, et m'a affirmé que nos tailles de bras étaient identiques. J'ai d'abord bien rigolé, puis je lui ai montré en image qu'il y avait belle et bien une différence de taille.



Nous avons trouvé avec Anne Sophie, le bon qualificatif des séances de Remise en forme. En fait, ce serait plutôt de la Papothérapie. Ce nouveau nom est suffisamment évocateur pour que je n'ai pas besoin d'en rajouter.

En Balnéo, Julie (stagiaire kiné) m'a prise en charge. Elle a doucement pris ses marques sans trop forcer sur mon genou. Puis, elle a bien massé mes jambes avec le jet haute pression.

Pas de chance, j'ai ensuite réalisé dans la douche que ma cicatrice s'était avec la pression, réouverte. J'espère ne pas être interdite de Balnéo. En tout cas, motus et bouche cousu pour ma part. Comme dit l'expression: pas vu, pas pris!

Le soir, Maman est venue gentiment s'occuper de moi pendant quelques heures. Mes pieds ont été manucurés jusqu'à la pointe de mes ongles. Et au cas ou certains se demanderaient pourquoi je le fais pas toute seule, la réponse est facile, je n'arrive toujours pas à toucher mes pieds


Par chance, le Docteur est venu faire une petite visite de courtoisie quand Maman était encore là, nous avons pu mettre à plat toutes nos questions, ainsi qu'évaluer une potentielle date de départ définitive du centre.
(Pourquoi pas d'ailleurs avoir votre avis sur ce propos? Votez comme d'habitude en haut à droite)

Pour en revenir aux sondages, la réponse à celui de lundi dernier est 14kg. Et oui, mes muscles étaient assez lourds de toute évidence.

Puis, ayant mangé au Yoshi à Marseille le midi avec Paul, elle avait décidé de m'apporter des sushis (mon péché mignon) pour le diner.


Enfin, Maman a abordé avec moi le sujet du magnétisme et m'a proposé d'être mise en rapport avec une Dame qui maîtrise le sujet au niveau 3 (?). Bien que je sois plutôt sceptique sur ce genre de méthode, je n'avais pas grand chose à perdre, et j'ai donc accepté d'être magnétisée par téléphone en milieu de soirée vers 21h00.

La Dame m'avait précisé qu'elle travaillerai sur mes principaux problèmes comme le bassin et mon genou gauche pendant une vingtaine de minute après avoir raccroché. Elle m'a demandé d'éteindre la télévision pendant cette durée et d'essayer de rester le plus calme possible.

Une fois le téléphone raccroché, je me suis allongée sur mon lit et j'ai attendu un peu. J'essayais de ressentir si je n'avais pas par hasard de la chaleur dans mon bassin ou autre. Et n'ayant aucune connaissance sur ces méthodes je me suis posé pleins de questions pendant environ 5 minutes.

Et puis, Black Out total. Je me suis réveillée en sursaut à 01h00 du matin. J'ai tout simplement halluciné de ce qui venait de ce passer. J'avais juste fermé les yeux, et quand je les ai réouvert, quatre heures s'étaient écoulées.

Mon téléphone avait pourtant vibré par trois fois à coté de mon oreille, et je n'avais rien entendu.
J'ai hâte de vous écrire ce soir, si cette journée qui arrive sera pleine de miracle ou pas.
Affaire à suivre...

mardi 20 septembre 2011

Mardi 20 Septembre "Shopaholic"


La veille je m'étais couchée très tôt pour que mes douleurs internes cessent.

En psychomotricité, nous n'avons pas forcément fait de la relaxation comme prévu, avec Eve. Nous avons beaucoup parlé, et je me suis bien déchargée sur beaucoup de sujets. Bien que ce ne soit pas son métier de base, elle est assez douée pour la psychologie.

Comme j'avais une demie heure d'avance pour aller en kiné, j'ai accompagné Bertrand et Anissa qui partaient faire leur marche quotidienne. Avec mon fauteuil roulant j'ai voulu être le maximum autonome et j'ai fait appel à Bertrand uniquement quand mes bras n'en pouvaient plus ou quand la pente se faisait trop forte. J'étais terrorisée à l'idée que mon fauteuil puisse peut-être se retourner, mais tout c'est finalement bien déroulé.

Arrivée en kiné Jessica et Joana m'ont verticalisées à 60°. J'avais l'impression d'être presque debout, et mes pieds ont pour une fois bien réagis. En même temps nous étions bien trop occupées à papoter.


Si on regarde de près, on peut apercevoir la trace de mes pieds ancrées dans la mousse bleue. Je trouvais que c'était plutôt amusant.


Après le déjeuner, je me suis totalement endormie jusqu'à la balnéo. Je me suis assoupie environs 4 heures. Ayant eu déjà au moins 10 heures de sommeil la veille, je devais vraiment être fatiguée.

Dans la piscine j'ai pas mal marché, et Audrey m'a même aidé à monter la première marche du petit bassin. Ce qui veut dire que j'avais de l'eau environ au nombril, et tout cela sans aucune douleur.

En remontant dans ma chambre, je me suis plongée dans mon ordinateur, pour explorer des sites Internet d'équipements équins. Je ne m'en lasserai jamais, surtout quand je fais des découvertes comme des sites américains truffés de trucs et astuces. C'est ma carte bleue qui était contente.

Jean Phi est gentiment venu me faire un bisous après le repas, le temps passe trop vite quand il est là.

lundi 19 septembre 2011

Lundi 19 Septembre "Comme un lundi"

Dimanche pluvieux, dimanche heureux!


Dimanche, les filles m'ont finalement apporté des sushis car le temps était un peu trop gris pour tenter une escapade au restaurant de la plage. Déjeuner entre copine vraiment très agréable et comme toujours jovial.

En milieu d'après midi, Jean Phi est arrivé pour passer le reste de la journée avec moi. Et même si nous avons beaucoup travaillé sur les plans de la maison, je dirai bien que cette journée était pour moi la plus belle.



Lundi, réveille difficile après avoir bouclé la veille très tard, les plans de la salle de bain. Et comme nous n'avons pas beaucoup d'espace pour la créer, ce fut un joli casse tête chinois. D'autant plus que Jean Phi exigeant, m'avais imposé des cotes maximum pour les évacuations d'eau. Casse tête à peu près résolu. En tout cas pour le moment elle donne ça.


J'ai également eu l'occasion de faire une petite balade en fin de journée, où j'ai pu serrer tout contre moi nos petits chiens qui me manque tant.


Du coup, après un dimanche de rêve j'ai eu du mal a aborder cette journée. L'envie de rentrer chez moi a résonné toute la journée. Les larmes ont souvent tenté de s'évader, mais ma garde était bien montée et à part un ou deux écarts dans le fond, la forme est resté de marbre.

Dure journée dans ma tête donc aujourd'hui. J'étais tendue, et je le suis toujours. Mon pieds a réussi à faire les cent pas durant toute la journée, sans même jamais toucher le sol.

En kiné, Jessica a tenté la verticalisation à 55° pendant cinq minutes, puis 60° durant un quart d'heure. Mon sang qui n'a plus l'habitude de se retrouver attirer par la gravité, s'est donné rendez-vous en grande majorité au point le plus bas, mes pieds. Ils m'ont gratté comme jamais, un peu comme si une cinquantaine de moustiques avaient visé cette partie toute la nuit.

Puis, nous avons travaillé mes muscles des quadriceps, grâce à des poids de 4 kg pour la jambe droite et 2kg pour la gauche.


Enfin Jessica m'a étiré les jambes latéralement et a fait travailler mes genoux. La flexibilité de mon genou gauche doit être aux alentours de 90°.

Gros plans sur mes muscles tout neufs.


Après le déjeuner, je suis allée en remise en forme accompagnée de Max. J'ai encore eu du mal à cacher  ma sieste de quelques minutes plus tôt. Anne Sophie m'a bien fait travailler les bras, et je commence à ressentir une nette différence.
Ce qui est bien chez Anne Sophie, c'est qu'il y a toujours des bonbons. Et quand il n'y en a plus, une patiente en apporte quelques minutes plus tard. Il y aurait une bonne étude à faire sur le sujet de l'appât et des appâtés. Elle maîtrise parfaitement l'art de nous faire venir à ses séances sportive.

En balnéo cet après midi, il y avait beaucoup trop de monde dans la piscine. Je n'ai pas pu travailler comme je le souhaitais. Dès que je m'approchais du petit bassin pour prendre un appui plus fort, je me retrouvais coincée entre des gens qui agitaient leurs jambes dans tous les sens (Attention danger pour mon bassin); des filles qui papotaient plus qu'elles ne travaillaient; ainsi que d'énormes remous du à tous les mouvements qui me rendait la marche difficile. Excédée, je me suis allée me réfugier dans le grand bassin, assise sur une chaise pour faire travailler mes flexions. Décidément, je n'ai vraiment pas eu beaucoup de patience aujourd'hui.

Je ne l'explique pas particulièrement, sauf peut être que la trop bonne journée d'hier joue sur mon moral d'aujourd'hui. 
D'où le sens de l'expression que je n'ai jamais vraiment trop aimé: " Comme un lundi..."
Ou peut-être aussi que mes douleurs au bassin (Sacrum) ciblée et intense qui me font un peu trop serrer les dents et par conséquence, crisper mon visage.

Je veux rentrer chez moi.