Dimanche 04 Sept "Les kinés funambules"

Dimanche au top du top avec pour commencer un Mac Do commandé par Papa et livré par Sophie pour le déjeuner.

Anissa aussi était de la partie, et nous avons mangé dans mon lit comme deux gros bébés pourris gâtés.

Jean Phi qui ne devait pas venir me voir aujourd'hui, a franchi le seuil de ma porte en plein repas. A chaque fois qu'il me fait une visite surprise j'ai des papillons dans le ventre et les yeux qui brillent. Mince je reste encore une fois dans le cliché de la gamine pourrie gâtée qui en plus de la mal bouffe, adore les surprises.

Une fois le repas terminé et mes invités remerciés, je me suis endormie pour une grosse sieste de 3 heures. C'est normal, mon corps a besoin de repos, je répare.

J'ai été réveillée en fracas par mes chers tortureurs kinés stagiaires venus me chercher pour passer un moment dehors, à l'ombre des grands arbres.

Ils avaient préalablement installés une sorte d'activité de funambule. Ils se sont bien amusés à tenter de traverser les quelques 5 ou 6 mètres de longueur, mais ils n'ont jamais réussis.

J'ai passé un excellent moment avec eux. Je pense que nous avons à peu près les mêmes âges, et nous avons les mêmes délires, dans le sens où ils m'ont bien fait rire tous les deux.

En les voyant se dandiner dans tous les sens et trouver des stratagèmes pour marcher le plus longtemps possible sur le fil, j'ai eu l'envie soudaine d'essayer aussi.

En l'espace de deux secondes, j'avais oublié que mes jambes ne marchaient pas. La rechute mentale a été dure, j'était toute vexée de ne pas pouvoir leur montrer que moi aussi je pouvais faire comme eux.

J'ai hâte de remarcher, mais j'ai vraiment trop peur du moment ou ça va arriver. C'est assez stupide comme ressenti. 

Je ne sais pas si je vais être capable de réussir. 

Et si mes jambes étaient trop douloureuses? Et si mon bassin ne tenait pas le coup? Comment être sûr que ce ne sera pas trop tôt?.

Je sais bien que je vais avoir le temps de réfléchir à toutes ces interrogations, et je suis consciente que le médecin surveillera la solidité de mon bassin grâce aux radios. 

À ce jour, mon bassin est encore très douloureux, et j'ai l'impression que plus aucun médicament ne calme cette souffrance. A priori cette gène serait normale car mes muscles commencent à reprendre leurs places grâce au travail de la kiné et à la balnéo. Et refaire fonctionner le moteur d'un corps humain qui n'a pas été mis en route depuis un grave traumatisme ce n'est pas une partie de plaisir.

En parallèle j'avais parlé à Bertrand (kiné stagiaire) des nombreux messages que j'avais reçu. Notamment ceux d'une de mes célèbre cousine qui a un prénom qui ressemble à une cacahuète (Peanuts).
D'un naturel timide et réservé, Bertrand avait bien sûr insisté pour que j'envoie à ma cousine une photo de lui, ce que je n'ai pas manqué de faire. 

Voici le clicher en question, je vous laisse juger de son coté introverti :

En me remontant dans ma chambre, Bertrand m'a dit une phrase toute bête qui m'a remonter le moral. Les grands parents de son amie habitent Marseille, et il pensait venir me rendre visite chez nous l'année prochaine à Baravéou, pour voir ce que ça fait de me voir marcher. Merci Bertrand, j'ai vraiment besoin de l'entendre.

Autrement, je passe du coq à l'âne, mais Lagazelle notre jument est à la vente depuis le milieu de la semaine. Il fallait bien prendre une décision, et je la prends à contre coeur. Je pensais sincèrement que nous trouverions toujours une solution pour elle. Aujourd'hui je n'en ai plus, même si je suis un peu mitigée. 

Je regrette de m'être précipitée pour son achat. Et je me sens mal à l'aise par rapport à Jean Phi qui avait bien tenté de me freiner en m'expliquant que nous n'étions pas prêt, ni financièrement, ni pour les structures d'accueil. 

Je n'avais pas écouté la raison, et j'avais foncé tête basse comme je sais si bien le faire. On ne m'y reprendra plus, dorénavant nous ferons les choses et nous prendrons les décisions ensemble.

Ça aurait été quand même plus facile qu'elle soit finalement pleine.

Le rêve s'effondre...

J'espère pouvoir lui trouver une bonne famille. Pour le moment j'ai eu des contacts, mais rien de très sérieux. J'avoue que j'aimerai bien avoir d'autres préoccupations, comme me concentrer dans ma rééducation qui est déjà bien difficile. D'autant plus qu'un coup de massue supplémentaire est tombé le jour même de mon anniversaire.

Avec les rénovations de la maison, les aménagements des écuries, les autres frais, et moi qui suis coincée entre quatre murs pour l'année qui arrive, je culpabilise énormément de cette situation. Je me sens tellement inutile. Car je ne peux pas gérer toutes ces difficultés avec et près de Jean Phi, qui doit se débrouiller seul comme il peut. 

Et comme si cela ne suffisait pas, Jean Phi commence les vendanges demain. Autant dire qu'il sera complètement pris par ses raisins au moins jusqu'à fin Octobre, en mode non stop. 

Du coup pas le choix, nous devons la vendre, et rapidement.

Tous ces événements font que mon coeur est rempli d'anxiété, et de remords. Je sens que Septembre s'annonce compliqué.

Allez Biscotte, ne te ronge plus les ongles, ouvre tes poumons et respire, tu es en vie, et finalement c'est ça qui compte vraiment. Le reste viendra après.

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